François MORELLET, correspondances amicales

Crayon et acrylique sur toile sur bois. 174 x 174 cm (panneau 150 x 150 cm) courtesy galerie Catherine Issert

Les galeries Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence et Zlotowski, Paris s’associent durant l’été – automne 2017 pour présenter simultanément deux expositions autour de François Morellet et de l’abstraction géométrique : du 26 août au 18 novembre à la galerie Catherine Issert et du 29 septembre au 31 octobre à la galerie Zlotowski. Le commissariat de cette double exposition est confié à Serge Lemoine, professeur émérite à l’Université de La Sorbonne, Paris. Elle fait l’objet d’un catalogue réalisé conjointement par les deux galeries pour lequel Serge Lemoine a écrit un texte introductif.

Mettant en jeu l’exploration des possibilités de la géométrie dans l’art, ces deux propositions se définissent selon l’axe de travail de chacune des galeries : l’art contemporain pour la galerie Catherine Issert, l’art moderne et les avant-gardes du vingtième siècle pour la galerie Zlotowski. Ainsi se crée un aller-retour entre passé et présent, qui met en résonance plus d’un siècle de création artistique, plaçant en son centre cet artiste majeur que fut François Morellet.

François Morellet fut un artiste autodidacte. Cherchant à extraire toute subjectivité du processus de création, il imagine en 1952 une syntaxe « systématique » qu’il construit en s’appuyant sur un certain nombre de règles plus ou moins logiques, mathématiques et contingentes. Il y convoque un vocabulaire géométrique et abstrait lui permettant de construire des compositions basées sur les principes de juxtaposition, de superposition, de hasard, d’interférence et de fragmentation. Créant ainsi un « désordre discret et absurde », il rejoue l’histoire de l’art et en particulier celle de la modernité : un hommage non dénué d’humour à ses aînés, notamment Jean Arp, Max Bill,Theo Von Doesburg, Laszlo Moholy-Nagy, Henrik Stazewski, Sophie Taeuber-Arp, Joaquin Torres-Garcia, Léon Tutundjian…François Morellet a accompagné la galerie Catherine Issert durant vingt-sept ans, jusqu’à son décès en 2016.

Pour cette exposition, la galerie Catherine Issert présente à ses côtés trois artistes s’inscrivant dans la lignée de l’abstraction géométrique : Cécile Bart, Felice Varini et Michel Verjux.

2 angles de néon rouge et acrylique sur toile sur bois 133 x 274 cm (panneau 100 x 100 cm) courtesy galerie Catherine Issert photo © François Fernandez

Utilisant un vocabulaire simple (monochromes, formes géométriques), ils utilisent comme François Morellet des protocoles et des règles, pour questionner la place du spectateur dans le champ esthétique. Souvent réalisées in situ, leurs œuvres s’appuient sur l’architecture, la lumière et le point de vue pour composer des partitions sensibles et toujours singulières. Le vocabulaire de l’abstraction géométrique devient chez ces artistes la traduction d’une vision phénoménologique nous rappelant la rétroversion du regard, entre voyant et visible, chère à Merleau-Ponty : « Je regarde le monde mais en même temps le monde me regarde. »

Depuis les années quatre-vingt, Cécile Bart produit des « peintures-écrans » abstraites et monochromes : des voilesTergal « plein jour », transparents et teintés de couleur sont enchâssés ou collés directement au mur. Ses œuvres sont toujours mises en situation et jouent de la lumière, devenant plus ou moins opaques ou translucides selon l’angle de vue, la circulation dans l’espace et l’heure de la journée.

Felice Varini axe également le déplacement du corps au centre de sa pratique : travaillant toujours spécifiquement pour les lieux qui l’accueillent, il étudie leur architecture, leur fonction et leur histoire pour réaliser des peintures qui leur soient propres. Souvent monumentales, ses formes géométriques éclatées dans l’espace trouvent leur cohérence à un point de vue précis : une fois ce repère découvert, le déplacement du spectateur génère une infinité de points de vue, dynamisant l’architecture.

Réalisées également dans un temps et un espace donné, les œuvres de Michel Verjux ne sont ni de la sculpture ni de la peinture. Elles sont constituées de l’élément nécessaire à la perception visuelle : la lumière. Par la projection lumineuse d’une forme géométrique simple, Michel Verjux révèle lui aussi une situation architecturale. Il élargit la notion d’œuvre d’art à l’espace qui la contient, qui devient partie de l’œuvre elle-même.

Rappelant l’influence des avant-gardes sur le travail de François Morellet, deux œuvres de Sophie Taeuber-Arp et de Léon Tutundjian, issues de la collection de la galerie Zlotowski, sont également exposées à la galerie Catherine Issert.

Gouache et mine de graphite sur papier 22,8 x 29,3 cm courtesy galerie Zlotowski

Galerie Issert

Mardi – Samedi 11h – 19h
70 rue des Gravilliers 75003 Paris
Tel : +33 (0)1 77 17 23 08
mail : info@galeriepact.com
site web : www.galerie-issert.com